Belle, à sécher les encriers
à force de t'écrire
Belle, à ne pas pouvoir trouver
un seul mot pour le dire
A laisser sans voix les oiseaux,
les ténors du barreau
A fâcher ton reflet dans l'eau,
de n'être qu'un écho.
Belle,
comme un coucher d'océan,
un éclat de cristal
Qui éclabousserait de blanc
et la haine, et la mal,
A donner le blues au miroir,
aux photos des tiroirs;
Belle à donner des émotions
aux villes de béton.
Belle, à ne pas oser lui parler,
A ne pas oser l'aborder
Comme si c'était péché mortel
D'approcher beauté aussi belle !
Mais elle ne me voit pas...
Pourtant, je sais déjà
Que c'est elle,
que c'est moi !
Belle, comment faire,
dites moi,
pour qu'enfin elle me voie ?
Si elle doit partir,
je vais en mourir.
Belle,
belle à user tous les pinceaux,
A vouloir dessiner
avec de la couleur à l'eau
Ton infinie beauté,
À me laisser désespérer
de ne pas pouvoir dire
A quoi ressemble ta beauté,
sans un peu la trahir.
Belle,
belle à pouvoir toucher le cœur des tyrans,
des bourreaux,
A chasser nos démons, nos peurs,
à brûler les drapeaux.
Belle à imposer le silence aux clairons,
aux tambours,
A redonner de l'espérance
aux exclus de l'amour.
Belle,
à ne pas oser lui parler,
A ne pas oser l'aborder,
Comme si c'était péché mortel
D'approcher beauté aussi belle !
Mais elle ne me voit pas...
Pourtant, je sais déjà
Que c'est elle,
que c'est moi.
Belle,
comment faire,
dites moi, pour qu'enfin
elle me voie ?
Si elle doit partir,
je vais en mourir.
Oui je vais en mourir.