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Lirik
Rekaman
Jeudi 15 juin

J'me couche en écrivant tout ça

La petite histoire de ma vie de garçon

Ils parlent d'argent, de contrats, mais attends

Est-ce qu'ils comprennent vraiment la violence d'écrire

Sans jamais vivre sa vie de garçon?

J'saute dans le métro et ces gens-là vivent la leur

Pourquoi j'pourrais pas vivre la nôtre?

J'viens de rien et j'parle de tout

Les yeux vers le plafond

J'me demande si je suis pas juste en train de vivre celle d'un autre

Et tous ces gens sont maintenant là

J'suis plus tout seul, mais c'est tout pareil

Ils me disent que tout arrive un jour

Super, c'est arrivé, ça change pas grand-chose

Je sais pas comment oublier la casse et ce que les bouts me rappellent

Dans ces moments-là, faut se raccrocher au vrai

Aux sourires des gens que tu connais pas

Aux vinyles qui prennent la poussière

Moi, maintenant j'suis juste là

J'me jette de la falaise avec des pauvres coudières

Et je repense à toi

Mes cernes deviennent des grosses gouttières

J'ai eu raison souvent, et j'me suis trompé des fois

J'les ai complètement déformés à force de me ronger les doigts

Les yeux tellement chauds, j'en ai même fait bronzer tes joues

Un jour, j'ai entendu merci pour la douceur

Et ce son, c'était toi, derrière moi

Et j'ai marché dans son cœur, loin, les mains dans les poches

On a crié pour que le ciel nous épargne

Jusqu'à ce que nos tympans se décrochent

Putain comme c'est beau la vie quand c'est moche

Et on se trompe sur les chemins, mais jamais les destinations

J'en veux pas à ma vie, elle fait ce qu'elle peut en vrai

"J'vous sers quoi?"

Aujourd'hui, j'ai mal au cœur

Donc, ça sera un café encore chaud, sec, avec deux sucres

Merde, j'ai oublié le "s'il vous plaît"

Et sur cette terrasse de Berlin j'vois tes yeux partout

Dans n'importe quel coup de vent

N'importe quelle histoire

Et ça fait beaucoup de temps

Que je te sens dans la paume d'autres filles

Qui me font rien de grand, mais tout de bizarre

Et merde, il pleut

Et c'est comme une maison avec les volets fermés

Comme une ville sans lampadaires dans laquelle le soleil n'existe plus

Comme le réveil les yeux encore fermés

Comme rêver de rêver

Comme ce drap sur lequel t'as laissé un cheveu

Et une perle de ton beau collier

C'est une page blanche sur laquelle il faut écrire une vie

Toi, tu décides de colorier

Et dans 40 secondes peut-être que tout disparaîtra

Pour reprendre ensuite

C'est comme tout, c'est comme ça

C'est comme vous, c'est comme moi

Je sais où est mon âme, en fuite

On a trouvé de l'amour au milieu de la tempête

Sans savoir si on pouvait rentrer au port

On vit, on pense

Et avant de crever, on enquête

En haut de la falaise, sans savoir si on danserait au bord

On en veut à la personne qu'on aime encore

Et on mange avec les loups

Et on traine avec les chiens

Cœur cassé, on naît avec leur trou

On crève avec les siens

Donc raccorde l'échelle et fait un nœud

J'parle à tous les plus jeunes qui m'écoutent

Regarde d'où je viens

Donc assieds-toi, regarde le ciel, et fait un vœu

Et les peines, on n'a pas tous les mêmes

Moi aussi un jour, j'ai pensé que je pouvais aimer pour deux

Ça m'a au moins appris qu'on peut pas avoir tout ce qu'on veut

Et finalement, j'suis comme le gars qui est tatoué sur mon cou

En équilibre sur 14 chaises

Un faux mouvement et je mourrai sur le coup

Mais bon, on tente

Elle est partie un jeudi, encore faut-il savoir lequel

On peut se parler de ce qu'on a dans le cœur

Encore faut-il avoir le même

Depuis petit, j'attends qu'une chose

C'est que ma grand-mère et mon grand-père reviennent

Juste une seconde, le temps de leur dire "je t'aime"

Et ce qu'ils comprennent pas, c'est qu'ils parlent à un réincarné

Le soleil, je l'ai vu partir, revenir

Maintenant, j'veux me rapprocher de ce que la lune touche

On se regardait tellement fort et de tellement près

Qu'on croirait presque que nos yeux avaient une bouche

Et c'est tellement dur de repartir de zéro

La page blanche, c'est quand y a aucun mot qui te plaise

Et la vraie mort, c'est peut-être quand y a trop de vies

Tu sautes, tu sautes, tu sautes

Et y a aucun saut qui te blesse

Et j'ai un trou à la place du cœur

Le soleil s'est rallumé

Et c'est avec un bout de lui que je vais le remplacer

J'me souviens, je voulais l'embrasser

Même si je savais que mes lèvres finiraient par s'embraser

Et j'suis pas fait pour ça

Donc j'arrêterai vite et bien

Un jour, je partirai, comme je suis venu

C'est-à-dire que je ne dirai rien

Et je serai bien

Le jour où "demain" prendra le sens de "peut-être que si"

Le jour ou "marcel" prendra le sens de "merci"

Marcel

Raconte

Hein

On avait appelé, on les avait

Après la guerre, c'est eux qu'on les avait

Les prisonniers, avant

Pendant la guerre, c'étaient les français qui étaient là-bas

Ils étaient prisonniers

Mais pourquoi ils sont venus ici, ici, aux Grands Champs?

Ils sont venus parce qu'on les avait occupés, fallait-

Les prisonniers, fallait que la guerre se finisse

Tant qu'on les a pas libérés, on les gardait, c'était une prison

Nan, mais, ici?

Ici à Many

Ah ok, bello che mi, bello che mi scambi per charlie, grazie

Grazie nonna, grazie mille

Oui mon petit-fils chéri

Euh, j'viens d'avoir ta grand-mère

Euh, qui m'a redit sans doute

Parce qu'elle m'en avait parlé y a un petit moment

Donc euh t'as un concert au mois de novembre à Paris

Et je voulais t'embrasser très fort

Comme sur la photo qui est en face de moi dans ma chambre

Où je te fais un gros bisous avec les bras autour de ton cou

Parce que je suis très ému de savoir ça, voilà

En plus de la fierté que je ressens, que mon petit-fils en soit là

J'aurais voulu que tu m'expliques un petit peu

Comment ça s'est passé pour que t'en arrives là

Voilà, je suis très fier de toi mon grand, bisous

Tiens, hop-là

Merci

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