Sur une horloge

La trotteuse ne trotte plus

é puis é e d'avoir trop couru

Le temps semble plus long

à force de tourner en rond

Et on se presse de vivre

On oublie de rire

Comme des p'tits gars

Pieds dans la yamaska

Un quai pour un voilier

Et puis les yeux ferm é s

Ils arrivent à voir

L'autre rive

Quand la vraie vie entame

Une lutte sans super h é ros

Corps et â me

Contre chaos

Et qu'on semble seul au monde

Dans nos envies sombres

On se rattache à ces mots

Tous les je t'aime qu'on s'est dits

Ou les tapes dans le dos

Les fois o ù les larmes succombent

Et on se serre les coudes pour ne pas se d é coudre

Comme ceux qui se pressent de vivre

Et qui oublient de rire

Comme des p'tits gars

Pieds dans la yamaska

Et chacun sur son quai

Les poings ferm é s

L'humanit é part

à la d é rive

Ensemble on pourrait reconstruire le pont

Sur lequel on voyait l'horizon

Mais qu'on a regard é s'effondrer

Sous le poids de l'orgueil et de la fiert é

De se tenir debout sans tenir la main

Et sans non plus la tendre

Mais qu'attendons nous de demain

Si on se presse de vivre

Et qu'on oublie de rire

Comme des p'tits gars

Pieds dans la yamaska

Un quai pour un voilier

Et puis la t ê te baiss é e

Eux foncent sans craindre

Qu'il ne chavire

Un quai pour un voilier

Et puis les yeux ferm é s

Ils arrivent à voir

L'autre rive