Pendant que je dormais,
pendant que je rêvais
Les aiguilles ont tourné,
il est trop tard
Mon enfance est si loin,
il est déjà demain
Passe passe le temps,
il n'y en a plus pour
très longtemps
Pendant que je t'aimais,
pendant que je t'avais
L'amour s'en est allé,
il est trop tard
Tu étais si jolie,
je suis seul dans mon lit
Passe passe le temps,
il n'y en a plus pour
très longtemps
Pour avoir si souvent dormi
Avec ma solitude
Je m'en suis fait presque une amie
Une douce habitude
Elle ne me quitte pas d'un pas
Fidèle comme une ombre
Elle m'a suivi çà et là
Au quatres coins du monde
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Quand elle est au creu de mon lit
Elle prend toute la place
Et nous passons de longues nuits
Tous les deu face à face
Je ne sais vraiment pas jusqu'où
Ira cette complice
Faudra t il que j'y prenne gout
Ou, que je réagisse?
Non, je ne suis jamais seul
Avec ma solitude
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
Et mes cheveu au quatre vents
Avec mes yeu tout délavés
Qui me donnent l'air de rêver
Moi qui ne rêve plus souvent
Avec mes mains de maraudeur
De musicien et de rôdeur
Qui ont pillé tant de jardins
Avec ma bouche qui a bu
Qui a embrassé et mordu
Sans jamais assouvir sa faim
Avec ma gueule de métèque
De Juif errant, de pâtre grec
De voleur et de vagabond
Avec ma peau qui s'est frottée
Au soleil de tous les étés
Et tout ce qui portait jupon
Avec mon coeur qui a su faire
Souffrir autant qu'il a souffert
Sans pour cela faire d'histoires
Avec mon âme qui n'a plus
La moindre chance de salut
Pour éviter le purgatoire
Pourtant je vis toujours,
pourtant je fais l'amour
M'arrive même de chanter
sur ma guitare
Pour l'enfant que j'étais,
pour l'enfant que j'ai fait
Passe passe le temps,
il n'y en a plus pour
très longtemps
Pendant que je chantais
Pendant que je t'aimais
Pendant que je rêvais
Il était encore temps
PAR TONTON LEON